Tous les goûts sont dans la nature...

 




Les larves de sagoutier
(Servir en apéritif avec une bière bien fraîche !)

Consommer des larves peut sembler étrange aux goût d'un Européen, pourtant au Vietnam on le considère comme un vrai délice. Grillées, relevées d'un peu d'ail et légèrement caramélisées, elles sont aussi très appréciées pour leur forte teneur en protéines.
Les larves sont prélevées sur le sagoutier, cet arbre tropical de la famille des palmiers. On en extrait l'amidon dont on fait le sagout, un aliment féculent. C'est après l'abattage des arbres que les coléoptères viennent pondre sur les troncs. Ce sont des oeufs devenues des larves, qui font le délices des vietnamiens, avant de les cuisiner, il faut bien les rincer puis les faire bouillir très rapidement afin que les larves mortes remontent à la surface de l'eau.
Pour ceux qui restent au font, la poêle à frire leur sont assurée.
Ceux qui craignent qu'un tel plat ne leur coupe l'appétit, se souviendront qu'ils ne rechignent pas à déguster des huîtres ou un bon "Munster".

 

Les nids d'hirondelle
(il suffit de grimper très haut)

Si vous disposez d'environ 600$ pour 100g de nids d'hirondelle de la meilleure qualité, c'est que vous pouvez dépenser une petite fortune pour votre bien-être.Et si ce n'est votre corps, votre ego au moins en profitera. Comme le potage aux ailerons de requin, le potage aux nids d'hirondelle est avant tout une question de prestige. Aussi les Vietnamiens fortunés sont-ils prêts à s'offrir ce plaisir.
En Chine, en Thaïlande, en Indonésie ou dans les célèbres grottes Niah du Sarawak en Malaisie orientale, des hommes risquent leur vie pour atteindre les nids perchés à une hauteur vertigineuse, d'une espèce spécifique de salanganes à nid blanc, un sous-groupe de martinets qui utisent leurs plumules et leur salive pour construire leurs nids d'un blanc laiteux et comestibles.
Ces oiseaux vivent en colonies et collent leurs nids sur les parois de grottes difficiles d'accès, ou sur de hautes poutres de charpentes des toits de maisons abandonnées, comme à Java en Indonésie. Tant qu'ils nourrissent leurs petits, il est interdit de les déranger. Ce n'est que lorsque les jeunes oiseaux sont capables de voler et désertent les nids que le ramassage des futures garniture des potages peut commencer. Avant de les faire cuire, il faut faire tremper les nids toute une nuit dans de l'eau froide. Quand ils ramolissent, ils gonflent. Il faut changer l'eau plusieurs fois et rincer les nids avec beaucoup de précaution.
Enfin, on enlève les plumes minuscules avec des pincettes. Les nids d'hirondelle nettoyés sont cuits à l'étuvée. On obtient ainsi un potage singulier dont on peut rehausser le goût en ajoutant de la viande de poulet ou de porc. Une autre variante consiste à les faire cuire à l'étuvée avec du sucre candi, ce qui donne un met sucré. Le potage passe pour être un bon fortifiant, et on en consomme une fois par semaine...Si on en a les moyens !

 

Le Durian
(un bijou dans un écrin malodorant)

Duri signifie "piquant" en Malais, car le durian (Durio zibethinus) est un fruit qui ne manque pas de piquant! Cette friandise, très recherchée en Asie du Sud-Est, est précédée par ses affluves particulièrement marquées, ce qui explique sans doute que les Occidentaux n'en soient pas de grands amateurs. L'odeur du durian est en effet si repoussant et si tenace - elle peut rester imprégnée dans une pièce pendant plusieurs jours - que certains hôteliers affichent des panneaux interdisant d'en introduire dans leur établissement. Les durians sont également interdits dans les véhicules de location. Et bien sûr, au réfrigérateur, le fruit doit être conservé dans un récipient étanche, faute de quoi les autres aliments prendront cette même odeur désagréable.
Dans un marché, le choix d'un durian prend des allures de rituel: on en examine l'écorce et la couleur, on secoue le fruit pour écouter si le grain est bien détaché à l'intérieur - une indication de sa maturité - on le hume, et c'est alors qu'on se décide. La consommation du durian est un vériatable évènement social. En général, un durian ne suffit pas, on en achète donc plusieurs. On les mange avec les doigts, et on les déguste séparément afin de pouvoir les comparer. Il serait très inconvenant de boire de l'alcool après avoir mangé un durian.
L'arbre du durian a besoin d'un climat tropical humide et ne supporte pas la sécheresse. Il prospère sur les terrains argileux et bien drainés. L'arbre donne des fruits une à deux fois par an. Le rendement augmente avec l'âge - un arbre de dix ans peut donner jusqu'à 200 fruits. On ne cueille pas les durians, on les ramasse car lorsqu'ils sont mûrs ils se détachent de leur branches. Un durain peut atteindre jusqu'à 6 kg; il est donc préférable de réfléchir à deux fois avant d'aller se reposer à l'ombre d'un durian !


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